
Quand les banques européennes minimisent leurs impôts
Grâce à l’entrée en vigueur en 2015 de la directive européenne qui oblige les banques à publier chaque année un reporting de leurs résultats financier par pays, l’organisation Oxfam a pu récolter les publications pour 2015 des 20 plus grandes banques européennes.
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Les banques européennes logent un quart de leurs bénéfices dans des paradis fiscaux
Les résultats sont édifiants, puisque pas moins d’un quart des bénéfices sont réalisés dans des paradis fiscaux ou dans des pays où le taux d’imposition est négocié directement avec le gouvernement pour être le plus bas possible.
Ainsi pour 2015, les 20 plus grandes banques d’Europe ont déclaré avoir réalisé quelques 25 milliards d’euros de bénéfices dans ces pays à la fiscalité très douce, parmi lesquels les îles Caïmans, Hong-Kong, les Bermudes ou encore, au cœur même de l’UE, au Luxembourg, en Irlande et dans les îles anglo-normandes (Jersey, Guernesey auxquelles Oxfam a ajouté l’Ile de Man).
Et les banques françaises ne sont pas en reste puisque 5 grandes enseignes de notre pays y sont présentes, à savoir BNP-Paribas, Groupe BPCE (Caisses d’épargne + Banques populaires), Crédit Agricole, Crédit mutuel et Société Générale.
Les chiffres publiés sont impressionnants et pour certains sont même à la limite du compréhensible.
Par exemple, 10 banques européennes ont déclaré des revenus et des bénéfices aux îles Caïmans. Mais là où cela dépasse la logique c’est que pour un chiffre d’affaires total de 113 milliards d’euros cumulés par ces 10 banques, les bénéfices ont atteint 189 milliards d’euros. Vous avez bien lu, les bénéfices sont de 70% supérieurs aux revenus! Je ne crois pas connaître un seul entrepreneur dont ce ne serait pas le rêve : facturer 100 et empocher 170…
De nombreux autres cas figurent dans ce rapport, tel que par exemple la banque britannique Barclays qui a déclaré 557 millions d’euros de bénéfices au Luxembourg, où elle n’emploie que 42 personnes, bénéfices sur lesquels elle n’a été imposée qu’à hauteur de 0,2% (1 million d’euros d’impôt). La française BNP n’est pas en reste puisqu’elle déclare 134 millions d’euros de bénéfices aux îles Caïmans, sur lesquels elle n’a payé aucun impôt, et tout cela sans y avoir un seul salarié.
Le concept de paradis fiscal ne semble pas du tout avoir disparu, il a sans doute un peu mué au cours des dernières années et l’usage qui en est fait s’est adapté, la meilleure preuve en étant la façon dont les banques européennes y ont recours.
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