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Bitcoin et ses risques

Bitcoin : risques à connaître

Des millions de personnes, beaucoup même novices en finance, sont enthousiasmées par le phénomène bitcoin. Si le haut risque lié à l’investissement dans le bitcoin ne doit pas t’empêcher de découvrir le monde des crypto-monnaies, il est tout de même important de connaître et de comprendre les risques que tu encours. Laisses nous te montrer quels sont les risques que l’on connaît à ce jour, quelle est leur probabilité et comment au mieux les gérer. Bitcoin : risques et limites. C'est ce que nous allons voir dans cet article.

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À savoir
  • Le cours du bitcoin fluctue énormément, de sorte qu'il est possible de réaliser des gains élevés, mais aussi des pertes très importantes.
  • Perdre les clés de ton portefeuille (clé privée ou seed phrase) peut entraîner la perte définitive de l’ensemble de tes bitcoins.
  • Les “hot wallet”, soit les portefeuilles digitaux connectés à internet, présentent un risque de hack par des logiciels malveillants et le vol des bitcoins.
  • La réglementation des crypto-monnaies par les États évolue encore activement et peut avoir une influence importante sur le cours du bitcoin, voire même mener à une interdiction.
  • Un nombre élevé de transactions en simultané peut drastiquement faire varier les frais de réseau et créer un surcoût.
  • Certains grands portefeuilles, appelés “Wales” ou baleines en référence à leur importance sur le marché peuvent à eux seuls influencer le cours avec de grandes transactions.
  • D'autres crypto-monnaies pourraient à l'avenir remplacer le bitcoin si elles sont plus efficaces ou populaires.

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Comment ça marche ?
  • Répartis toujours ton patrimoine sur de nombreuses classes d'actifs, de sorte qu'une baisse du cours du bitcoin n'ait qu'un faible impact sur ton portefeuille global.
  • Investis à long terme et sans attentes de gains utopiques. Si tu crois que le cours du bitcoin va augmenter à l'avenir, les fortes fluctuations à court terme ne devraient pas t'affecter.
  • Informe-toi sur la conservation sûre des bitcoins afin de t’assurer contre toute perte.
  • Ne te laisse pas influencer par les fortes fluctuations des cours et les tendances de court terme.

Bitcoin : risques liés au cours

Fluctuations et pertes

Le cours du bitcoin est très volatil, signifiant qu'il est soumis à de très fortes fluctuations quotidiennes. Sûrement le  risque le plus important et le plus probable de l’investissement en bitcoin est donc la perte de valeur suite à de forts mouvements du cours.

En novembre 2021, le cours du bitcoin a atteint son plus haut niveau historique. Cela signifie qu'un nombre particulièrement élevé de personnes ont acheté du bitcoin à ce moment-là. Ensuite, le cours a perdu plus de 50 % de sa valeur jusqu'à son point le plus bas en janvier 2022. Celui qui s'est engagé au moment du record historique en croyant que le cours allait continuer sa montée est donc en perte depuis et aura besoin de beaucoup de persévérance avant de revoir le bitcoin atteindre à nouveau son niveau d’entrée.

Les fortes fluctuations du cours du bitcoin en font un objet de spéculation très apprécié, qui peut faire gagner comme perdre beaucoup très rapidement. Pour qui investit au mauvais moment avec un horizon de placement court, il est tout à fait possible de réaliser des pertes importantes.

Bitcoin : risques d'éclatement d’une bulle spéculative ?

Comme pour tout actif qui atteint des nouveaux records, le risque d’une bulle spéculative plane sur le bitcoin et les crypto-monnaies. Personne ne peut prouver la durabilité du cours (à moins de posséder une boule de cristal) et le risque d’une chute sans retour n’est pas un scénario à exclure. 

L’influence des bitcoin whales

Les "Whales" (baleines) sont les portefeuilles qui détiennent les plus grandes quantités de bitcoins. Il s'agit généralement des premiers développeurs et investisseurs, comme les jumeaux Winklevoss ou le mystérieux créateur de la monnaie connu sous le nom de Satoshi Nakamoto.

Si l'on considère les 100 adresses de wallet qui contiennent le plus de bitcoins, celles-ci représentaient en 2021 près de 15% du total des bitcoins disponibles. Mais la fortune d’une personne pouvant tout aussi bien être répartie sur plusieurs wallets, ces 100 premières adresses ne comprennent pas nécessairement tous les whales. Les deux premières positions sont d’ailleurs occupées par les portefeuilles de grandes plateformes crypto, qui conservent les bitcoins pour leurs clients. 

D’après certaines estimations, et selon la définition et le mode de calcul utilisé, les quelques plus grandes baleines posséderaient entre 10 et 25% de l’ensemble des bitcoins. Les décisions de ces quelques portefeuilles peuvent donc à elles seules influencer le cours de la monnaie. Si ces Whales vendent en masse leur avoirs, le cours peut encourir une forte chute alors même que la grande majorité des détenteurs conserve ses parts. 

L’émergence de crypto-monnaies alternatives

Le bitcoin est la première blockchain et crypto-monnaie (grand public) ayant vu le jour. Mais la popularité du projet et le potentiel de sa technologie ont depuis permis la création de nombreuses autres crypto-monnaies. Comme le protocole bitcoin est open source, n'importe qui peut copier le code, le modifier et lancer sa propre crypto monnaie sur le marché. 

Les crypto-monnaies étant une classe d'actifs assez jeune et en constante évolution, le marché est très certainement appelé à subir encore de nombreux changements et consolidations. Il est ainsi possible qu'une crypto-monnaie alternative se révèle être plus efficace ou plus pratique et vienne concurrencer le bitcoin. Le fait que le bitcoin soit de loin la plus grande crypto-monnaie et la plus robuste s'oppose toutefois à son remplacement. Son code n’étant pas figé, le bitcoin n'a cessé d'évoluer par le passé pour s'adapter aux besoins de ses utilisateurs. Il est donc théoriquement envisageable que dans le futur le bitcoin soit complété par de nouvelles fonctionnalités telles que l’insertion de contrats intelligents (smart contracts) ou autres.

Certains États œuvrent également à la mise sur le marché de leurs propres crypto-monnaies ou de variantes numériques de leur monnaie. La Chine et l'UE par exemple travaillent au développement de leur devise numérique. L'objectif est d'une part de profiter des nombreux avantages que présentent ces technologies mais aussi de concurrencer les crypto-monnaies - qu’ils perçoivent comme des menaces - plutôt que de les interdire.

Rappelons toutefois que les monnaies étatiques sont toujours, par essence, des monnaies régulées de manière centralisée, ce qui va à l'encontre de la vision et des besoins des utilisateurs de bitcoins : ici, c'est justement la décentralisation qui constitue l’avantage premier.

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La solution
Investir à long terme en suivant une stratégie de "buy and hold" (acheter et conserver). En outre, dans la mesure où il est impossible de se protéger contre les fortes fluctuations du bitcoin, il convient de n’investir qu’une partie dispensable de son patrimoine, afin de pouvoir supporter plus facilement les chutes temporaires du cours et profiter d’une croissance de long terme.

Bitcoin : risques techniques

Perte des accès ou vol du portefeuille 

Conserver soi-même ses bitcoins ou auprès d’un prestataire présente le risque faible mais non négligeable d’un vol des avoirs. Alors qu’une banque traditionnelle peut recréditer l’argent retiré illégalement, une transaction en bitcoins est irréversible. 

C'est pourquoi la conservation des bitcoins ou plus précisément des clés privées d’accès est une affaire sensible. Il est donc essentiel de les conserver de manière la plus sécurisée possible. 

Idéalement, il est plus sûr de conserver ses bitcoins soi-même, et non auprès d’un prestataire tiers comme une plateforme d’échange.Cela signifie cependant aussi que la conservation relève de ton entière responsabilité et pose le risque d’une perte des accès (seed phrase ou private key). Note que si tu conserve tes accès sur un ordinateur ou une hot wallet - tous deux connecté à internet - tu t’exposes également au risque de détournement de tes accès.

Par le passé, certaines bourses de cryptographie ont été victimes d'attaques informatiques résultant dans une fuite de données ou même un vol des avoirs des utilisateurs. Face à l’importante perte de réputation que ce genre d’attaques peut provoquer, les plateformes ne cessent d’améliorer leur sécurité, rendant ce risque de moins en moins probable.

Manque de privacité

La blockchain bitcoin permet de suivre de manière transparente les transactions de tous les utilisateurs. Il n'est pas possible d'en déduire la véritable identité des participants, mais à minima l'adresse de leur portefeuille. Si par une quelconque indiscrétion ou fuite de données cette adresse parvenait à être mise en relation avec ton identité, tout le monde pourrait alors consulter tes avoirs et tes transactions. Ce manque de privacité peut déranger certains utilisateurs, en particulier dans les pays où la possession de bitcoins est interdite ou réprimée. 

Attaque des 51%

Dans le réseau bitcoin, ce n’est pas une instance centrale qui surveille la validité des transactions, mais le réseau et ses participants. Afin d’apporter une modification à la blockchain, une majorité de nœuds (nodes = utilisateurs) est nécessaire, rendant ainsi impossible une fraude individuelle. Si en revanche un utilisateur parvenait à réunir plus de 50% de la puissance de calcul totale du réseau, il pourrait  alors inscrire des transactions à son gré. Tu comprends maintenant d’où vient le nom de l’attaque des 51% : les mineurs réunissant plus de la moitié de la puissance de calcul pourraient s'accaparer les Blocs Rewards et marginaliser le reste du réseau.

Les conséquences d'une telle attaque seraient catastrophiques, faisant perdre le principe de décentralisation, mais demeurent heureusement très abstraites. Si elles ont pu réussir pour des petites crypto-monnaies, toutes les tentatives ont jusqu'à présent échoué dans le cas du bitcoin. En effet, accaparer 50 % de la puissance de calcul du réseau bitcoin générerait des coûts pharaoniques  : en 2021, l’ensemble des mineurs consommait un total d'électricité égal à celui des Pays-Bas. La probabilité d’une attaque de 51% est donc extrêmement faible, de plus que le système bitcoin est conçu pour inciter les utilisateurs à agir honnêtement. 

En juin 2014, une telle situation majoritaire s'est cependant produite par erreur : le pool de minage GHash.IO (un regroupement de nombreux mineurs) a atteint pendant 24 heures une part d'environ 55 % de la puissance de calcul. Comme l'intention n’était cependant pas malveillante, cette situation n'a pas causé de dommages et le pool s'est par la suite volontairement engagé à limiter sa puissance de calcul à 50 %. 

Si l’on observe le nombre de blocs minés par les principaux acteurs en 2021,  on semble d’ailleurs très éloigné d’un système centralisé ou monopolistique.Si en effet la puissance de calcul semble se concentrer sur certains grands pools de minage, ces derniers ne sont pour la plupart que des associations de mineurs répartis dans le monde entier qui pourraient à tout moment décider de changer de pool ou de miner à leur propre compte.

Répartition de la capacité de calcul des pools de minage sur l’année 2021

Problèmes de scalabilité de la blockchain

Comme toute technologie, le bitcoin connaît des défis à mesure qu'il devient plus grand et plus populaire. Ce qui fonctionne à petite échelle n'est pas nécessairement viable à grande étendue. Même Internet, après son invention et au rythme de sa croissance, a connu des problèmes d'échelle qui ont dû être résolus (par ex. grâce à l’introduction du protocole IPv6).

Victime de son succès, le réseau bitcoin est inefficace et lent : il ne permet d'effectuer qu'un nombre limité de transactions chaque seconde (de l’ordre de quelques dizaines), alors que visa ou mastercard en effectuent des dizaines de milliers. La blockchain consomme également beaucoup d'espace de stockage, de volume de données et de puissance de calcul, ce qui fait augmenter les coûts de transaction et de maintenance du réseau. 

Le bitcoin n’est pas mort pour autant : le fait que son protocole informatique soit disponible en open source, c'est-à-dire que n’importe qui puisse accéder au code source, permet à chacun d’expérimenter et de proposer des améliorations. C'est ainsi que, par le passé, des mises à jour (appelées soft forks) sont régulièrement venues corriger des problèmes latents. Le "réseau Lightning" en particulier, permet d’ores et déjà d'effectuer des transactions plus rapides via des branches latérales du réseau principal. 

La grande popularité du bitcoin a toujours mis en évidence ses limites techniques. Mais par le passé des solutions ont toujours été trouvées, rendant ce dernier finalement encore plus robuste et efficace. Les problèmes d'échelle que l’on observe aujourd’hui sont donc courants pour les technologies novatrices et sont généralement surmontés.

Frais de transactions élevés

Comme la blockchain bitcoin permet d'effectuer un nombre limité de transactions par seconde, une file d'attente peut se former lorsque de nombreux utilisateurs souhaitent effectuer une transaction en même temps. Plus le réseau bitcoin est sollicité et plus cette file d'attente est importante, plus les frais de transaction (Network Fees) deviennent élevés. 

C'est surtout lorsque le cours du bitcoin atteint des records que la saturation du réseau atteint son maximum. Les frais de réseaux ont ainsi atteint un record de 50,32 € en moyenne par transaction le 21 avril 2021. Généralement les frais de transaction sont toutefois bien inférieurs à cela, avoisinant les quelques centimes. C’est lorsque le cours atteint de nouveaux sommets que ces frais peuvent être un inconvénient important.

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La solution
Afin de réduire au maximum les risques techniques, tu devrais t'intéresser de près à la conservation sécurisée de tes bitcoins. Le moyen le plus sûr pour cela est de les stocker dans un cold wallet physique.
Il est possible de changer d’adresse de portefeuille pour chaque transaction, afin de préserver la plus grande confidentialité possible. De nombreux fournisseurs de wallet et de plateformes crypto proposent cette option de manière automatique. Les problèmes de scalabilité technologique se manifestent au quotidien par une longue durée de transaction et, pour les petits montants, par des frais de transaction relativement élevés. Ceux qui suivent une stratégie de buy & hold sont donc nettement moins affectés.

Bitcoin : risques d'interdiction ?

Le bitcoin risque-t-il une interdiction ? Le bitcoin est considéré comme une menace pour les monnaies traditionnelles par certains pouvoirs publics. En effet, cette technologie présente des avantages comparatifs indéniables : elle permet notamment d'éviter l'inflation et les réglementations locales centralisées. Alors que certains États profitent des crypto-monnaies pour contourner des sanctions internationales, un certain nombre s’inquiète et souhaiterait réguler plus strictement de peur que le contrôle de la monnaie ne leur échappe. 

Depuis 2017, la Chine par exemple intervient fortement sur le marché du bitcoin et celui d'autres crypto-monnaies, conduisant des centres de minage à fermer et provoquant par-là un effondrement du cours en 2021. 

Le risque politique réside donc dans le fait que des interventions politiques peuvent entraîner des fluctuations du cours, avec une peur ultime : que le bitcoin soit tout simplement interdit.

Le bitcoin peut-il vraiment être interdit ?

En raison de son système décentralisé, il est pratiquement impossible d'interdire complètement le bitcoin. À l’inverse d’une banque ou d’une entreprise, bitcoin n'a pas de siège fixe ou de serveur central qu’il serait possible de fermer, mais repose sur un réseau mondial de mineurs et d’utilisateurs.  Le bitcoin étant totalement décentralisé et anonyme, le seul moyen d’action est donc de prononcer une interdiction. Libre à chacun de s’y plier…ou non, la sanction et la saisie étant extrêmement compliquées, voire impossibles.

En revanche, il est possible d'interdire les plateformes crypto ou de proscrire le minage. Alors que le minage est effectué de façon globale et qu’une interdiction locale n’a donc qu’un impact temporaire, voire nul, l’interdiction des exchanges pourrait rendre quant à elle plus complexe l’acquisition et l'utilisation de bitcoin. Mais encore une fois, la communauté bitcoin est inventive : il existe d’ores et déjà quelques bourses décentralisées comme Bisq qui profiteraient massivement d’une interdiction de ce type. Le marché des cryptos se développe en permanence et est en mesure de s’adapter très rapidement aux nouvelles évolutions.

Interdiction et régulation : où en est-on ?

Après une phase de méfiance, la tendance au sein de l'UE, des États-Unis et des pays du G7 tend plutôt dans la direction inverse : autoriser les crypto-monnaies et les réguler afin qu'elles ne soient pas utilisées pour des activités criminelles.

L'influence politique sur le bitcoin est plutôt mesurée et ne se traduit probablement que par des fluctuations temporaires du cours. Lors d’annonces négatives, quelles qu'elles soient, la meilleure stratégie est de garder son sang-froid et de conserver ses positions. Plus généralement, nous te conseillons vivement de répartir ton patrimoine entre différentes classes d'actifs (actions, immobilier, crypto, etc) et de garder un horizon d’investissement de long terme.

FAQ

Le bitcoin va-t-il être interdit ?

Le bitcoin va-t-il encore chuter à l’avenir ?

Quand le bitcoin va-t-il à nouveau augmenter ?

J’ai acheté du bitcoin, quels sont les risques et dangers auxquels je dois faire face ?