Tout savoir sur le compte-titres ordinaire – Guide complet
💡
- Un compte-titres ordinaire (CTO) est une enveloppe de détention de titres : il s’agit d’un support pour investir en bourse.
- Il te permet d’acheter, de vendre, de conserver et de gérer des titres de tout genre (actions, obligations, warrants, ETF, etc.)
- Il est possible d’investir sur les marchés français et étrangers. Il n’y a pas de limite géographique.
- C’est un compte fiscalisé : les gains (dividendes et plus-values) sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux
- Il est généralement associé à un compte en espèces pour accueillir tes liquidités (fruit de tes ventes, dividendes). Tu devras également l’alimenter pour effectuer des achats de titres.
- En tant que titulaire d’un compte-titre, tu es propriétaire de tes titres, la banque ou le courtier n’en sont que les simples dépositaires.
- Selon la stratégie d’investissement que tu suis, tu auras des exigences différentes. Un investisseur passif, investissant sur le long terme, n’aura pas les mêmes besoins qu’un investisseur actif ou un trader.
👉
- Avant d’ouvrir un compte-titres, réfléchis bien à l’utilisation que tu souhaites en faire et les atouts que tu recherches (large gamme de trackers, frais de courtage attractifs, etc.)
- Un compte-titres peut s’ouvrir auprès d’une banque ou d’un courtier en ligne. Si tu souhaites les comparer pour faire ton choix, pense à consulter notre guide du meilleur courtier bourse.
- Une fois ton CTO ouvert tu pourras approvisionner le compte espèce associé par carte ou virement et commencer à investir.
- Le compte-titres ordinaire se démarque par sa flexibilité tant en termes de montant (pas de plafond) qu’au niveau de l’univers d’investissement (pas de contraintes d’éligibilité)
Qu’est-ce qu’un compte titre, comment ça marche ?
Un compte-titres ordinaire (CTO) est un compte destiné à la gestion de titres. Il est nécessaire pour acheter, vendre et conserver des titres.
Les titres peuvent être de diverses natures. Par exemple :
- Actions
- Obligations
- Parts de fonds commun de placement (FCP), fonds d’investissement, actions de Sicav
- Bons de souscription
- Warrants
- ETF ou trackers
Ton compte-titre ordinaire peut contenir des instruments financiers cotés ou non cotés.
Le compte-titres est généralement associé à un compte espèce, destiné à la gestion des liquidités. Ce compte doit être alimenté en amont car il servira à acheter les titres de ton CTO. Tu peux créditer ce compte par virement ou par carte. L’argent reste disponible à tout moment.
Lorsque tu vends un titre ou que tu perçois un dividende, c’est le compte espèces qui sera crédité de la somme correspondante. Ce compte est géré directement par le prestataire auprès duquel tu as ouvert ton compte-titres ou par une banque partenaire. En effet, certains courtiers se concentrent sur leur activité de courtage et confient la gestion des comptes espèces à des banques partenaires.
Par exemple : Degiro est une société d’investissement néerlandaise et il ne lui est pas autorisé de conserver les liquidités de ses clients. Les liquidités non investies des clients Degiro étaient donc longtemps placées automatiquement dans des fonds monétaires. Avec le rachat de Degiro par Flatex (courtier et banque allemande), la situation va progressivement changer et les clients de Degiro pourront bénéficier de la licence bancaire de Flatex et ainsi disposer d’un compte espèces.
Ces partenariats se développent davantage avec l’arrivée des courtiers en ligne et des néo-courtiers. S’agissant plus de sociétés technologiques, ces nouveaux acteurs de la bourse en ligne se concentrent sur l’optimisation des passages ordres, de l’interface client et confient les activités bancaires plus classiques, comme la gestion des transactions ou des comptes espèces, à des partenaires confirmés. Parmi ces acteurs on peut citer Trade Republic, dont la gestion des liquidités est assurée par la Solarisbank (banque allemande basée à Berlin) et dont HSBC gère les transactions.
Quelles sont les caractéristiques du compte titre ordinaire ?
Les principales caractéristiques du CTO sont les suivantes :
- Univers d’investissement très large et une grande diversité au niveau des titres que tu peux y gérer : actions, obligations, fonds (OPCVM, SICAV, FCP, ETF, trackers) mais aussi des produits dérivés, des matières premières, etc.
- Aucune contrainte d’éligibilité (contrairement au PEA ou à l’assurance-vie)
- Pas de plafond : le compte titre est déplafonné, il n’y a pas de limite vers le haut
- Les CTO sont cumulables : il est possible d’en détenir plusieurs (auprès de différents prestataires ou pas). Tu peux par exemple en ouvrir un pour tes placements à long terme et un autre pour tes investissements un peu plus spéculatifs.
- Pas de limite géographique (tu peux théoriquement investir dans le monde entier, si ton courtier te le permet)
- Le CTO est fiscalisé : les dividendes et les plus-values sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux
Qui peut ouvrir un compte titre ?
Le compte titre est accessible aux personnes physiques et morales.
Dans le cas d’une personne physique :
- Tu dois être résident français ou être de nationalité française (si tu résides à l’étranger). Ainsi les étrangers résidant en France et les Français de l’étranger peuvent souscrire à un CTO en France.
- Tu peux être majeur ou mineur. Pour les mineurs une signature des représentants légaux est nécessaire.
- Tu peux détenir plusieurs CTO
- Tu peux détenir un CTO joint (par exemple pour un couple)
Dans le cas d’une personne morale :
- Entreprises, fondations, associations
- Toute forme juridique est acceptée
Comment ouvrir un compte-titre, lequel choisir ?
Le choix du bon compte-titre dépend notamment de la stratégie d’investissement que tu souhaites suivre. Les banques et courtiers peuvent proposer des offres différentes en fonction de celle-ci.
Pour un investisseur passif
Un investisseur passif suit une stratégie de “buy-and-hold” (achète et garde). Elle consiste à acheter de manière régulière et diversifiée des titres et à les garder pendant un temps long, indépendamment des fluctuations du marché. L’investisseur passif investit donc avec un horizon long terme.
L’investisseur passif investit dans un panier de titres très diversifié et a généralement recours à des fonds passifs tels que les trackers ou ETFs. Il a donc pour but de suivre la performance d’un ou plusieurs marchés de référence à long terme.
En résumé : un investisseur passif passe des ordres (principalement d’achat) de façon régulière mais avec une fréquence faible. Il a un intérêt particulier pour les ETFs et trackers.
Pour le choix de son CTO :
- Bonne et large sélection d’ETFs et de trackers
- Les frais de courtage restent un argument, mais vu le nombre restreint d’ordre à passer, ce n’est pas le plus important
- Certains néo-courtiers comme Trade Republic permettent de mettre en place un plan d’investissement automatisé : achat automatique et régulier de titres prédéfinies. Ce service est très intéressant d’autant plus qu’au sein de ce plan, Trade Republic ne facture aucun frais de courtage.
Pour un investisseur actif
L’investisseur actif privilégie l’achat d’actions en direct. Son but est de miser sur le bon titre, au bon moment, de prendre avantage des fluctuations et de “battre le marché”. Pour cela, il sélectionne les titres dont il est convaincu (“stock-picking”) et essaye de les acheter au plus bas pour les revendre au plus haut (“market-timing”).
Contrairement à l’investissement passif, cette stratégie nécessite une analyse plus poussée, un accès à des titres plus spécifiques et des passages d’ordres plus fréquents.
Pour le choix de son CTO :
- Des outils d’analyse et d’aide à la décision
- Accès à des marchés spécifiques et internationaux pour sélectionner les pépites du moment
- Quand la fréquence des ordres augmente, la facture monte. Les frais de courtage sont donc un argument de taille.
Pour un trader
Un trader est lui aussi un investisseur actif, très actif même. Il tente de profiter des fluctuations du marché (à la hausse, comme à la baisse) pour faire des bénéfices à court terme. Le temps de détention d’un titre est généralement très court et le nombre de passages d’ordres très fréquents. Certains traders ouvrent leurs positions le matin et les ferment le soir, c’est ce qu’on appelle faire du “trading intraday” ou “day trading”. Un trader n’achète généralement pas d’actions en direct mais passe par des produits dérivés : CFDs (Contract for Difference), Options, Futures, Turbos, Warrants, Certificats, Devises, matières premières, etc.
Le trading est hautement spéculatif et se différencie totalement des 2 stratégies d’investissement vues précédemment.
Un trader a des besoins très spécifiques qui sont à prendre en compte pour le choix de son CTO :
- Les frais de passage d’ordre ainsi que les spreads (différentiel entre prix d’achat et prix de vente) doivent être faibles. Vu la fréquence des ordres, ce point est primordial.
- Accès à une large gamme de produits de bourse
- Le timing est le nerf de la guerre, un accès à l’information en temps réel est donc important
- Une interface spéciale, des outils d’analyse technique, graphique et d’aide à la décision peuvent être utiles
⚠️
Le trading avec des produits dérivés à haut levier est purement spéculatif et n’est donc pas conseillé. L’argent facile peut paraître attractif mais conduit souvent à des pertes importantes du côté de l’investisseur. Pour les courtiers c’est une bonne affaire : ils gagnent une commission à chaque passage d’ordre. C’est notamment la raison pour laquelle on trouve de nombreux prestataires peu sérieux sur ce créneau.
Si tu veux investir sur les marchés étrangers
Si théoriquement il n’y a aucune limite géographique, le nombre de marchés boursiers accessibles via le compte titre dépend de ton courtier. Certains courtiers ne te donnent accès qu’à quelques marchés européens alors que d’autres te permettent d’investir sur de nombreuses places internationales.
L’accès à certains marchés peut être payant. Par exemple, DEGIRO te facture un frais de connexion pour chaque place boursière étrangère. Si tu souhaites accéder à la bourse de Hong Kong tu devras ainsi payer un abonnement annuel de 2,50€.
Les frais de courtage sont généralement plus élevés pour les marchés étrangers que pour les places plus locales.
Si tu souhaites investir sur les marchés internationaux :
- Assure toi déjà d’être suffisamment informés sur les valeurs étrangères en question
- Renseigne toi sur les marchés accessibles auprès de ton courtier lors du choix de ton CTO
- Vérifie quels sont les frais de courtage pour les places boursières qui t’intéressent
Quels sont les frais pour un compte-titres ordinaire ?
Les frais sont un critère important pour choisir le prestataire le mieux adapté pour ton compte-titres ordinaire.
Voici une liste non exhaustive des principaux frais à regarder attentivement avant de choisir son courtier :
- La tenue de compte (commission mensuelle ou annuelle fixe)
- Droits de garde (facturés pour la conservation des titres, souvent gratuits chez les courtiers et banque en ligne)
- Les frais de courtage pour les passages d’ordre
- Les frais pour les marchés étrangers
- Les frais de transfert
- Les frais de virement externes (certains prestataires te facturent les virements que tu effectues pour te verser des liquidités sur ton compte bancaire externe)
Fiscalité du compte-titres : comment ça marche ?
Le compte-titres ordinaire ne bénéficie d’aucun avantage fiscal particulier. Le régime général s’applique. Pour plus de précision, tu peux consulter notre article dédié à la fiscalité du compte-titres.
Ainsi lorsque tu perçois des dividendes ou que tu réalises une plus-value tu devras payer des impôts et des prélèvements sociaux.
Les dividendes, les coupons obligataires et les plus-values sont imposables au prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou flat tax à hauteur de 30% (12,8% pour l’impôt sur le revenu et 17,2% pour les prélèvements sociaux).
Selon de ce qui est plus favorable pour toi tu as le choix entre le PFU et le barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Chaque année, ton courtier te fournit un imprimé fiscal unique (IFU). Il s’agit d’un document synthétique qui récapitule l’ensemble des revenus imposables générés par tes placements (dividendes, plus-values) ainsi que les moins-values imputables. Ces informations sont généralement transmises directement à l’administration fiscale, tu n’auras donc qu’à vérifier les cases préremplies sur ta déclaration des revenus.
Quelle garantie pour un compte-titre ordinaire ?
Lorsque tu achètes des titres via ton CTO tu en deviens le propriétaire, ta banque ou ton courtier n’en sont que les simples dépositaires. Une éventuelle faillite du prestataire ne changerait en rien la situation de propriété et tu garderais la libre disponibilité de tes titres. Ceux-ci seront simplement transférés sur un autre compte, d’un autre établissement, le cas échéant.
Si tes titres ont disparu des comptes (fraude ou crash informatique) et que le courtier ou la banque est dans l’impossibilité de les restituer ou de les rembourser, alors c’est la garantie des titres qui s’enclenche. Ce cas est extrêmement rare, il ne s’est même encore jamais produit depuis la mise en place de la garantie. Si le cas devait se présenter alors les titres (actions, obligations, parts d’organismes de placement collectif,…) seront indemnisés jusqu’à un maximum de 70.000€ par client et par établissement.
Les espèces associés aux CTO sont eux aussi garantis :
- Jusqu’à 70.000€ si le compte est détenu auprès d’une entreprise d’investissement.
- Jusqu’à 100.000€ au titre de la garantie des dépôts si le compte est détenu auprès d’un établissement bancaire.
Compte titre ou PEA : lequel choisir ?
Quelques critères à prendre en compte pour faire son choix entre un plan d’épargne en actions et un compte-titres ordinaire :
- Le PEA est réglementé, le CTO non
- Les conditions d’ouverture sont plus strictes pour un PEA
- L’argent sur le PEA est moins accessible que pour le CTO
- L’offre de titres éligibles est plus réduite pour le PEA que pour le CTO
- Le PEA est plus avantageux fiscalement que le CTO
- Le PEA ne permet d’investir que dans des actions européennes contrairement au CTO
- Le PEA dispose d’un plafond, le CTO non
- Le PEA ne peut être transmis à des héritiers contrairement au CTO
Le PEA est très intéressant d’un point de vue fiscal alors que le CTO séduit par sa flexibilité. Ces deux supports se complètent : présentant tous les deux des atouts, il peut être tout à fait intéressant de les combiner.
Le tableau ci-dessous te permettra d’y voir plus clair :
PEA | CTO | |
---|---|---|
Pour qui ? | Personnes majeures domiciliées fiscalement en France | Personnes majeures ou mineures (avec autorisation du représentant légal) résidant ou ressortissant français. |
Titres éligibles | Réservé aux actions d’entreprise qui ont leur siège dans l’Union européenne ou dans un État de l‘EEE et aux SICAV et FCP investis à 75% en titres éligibles | Tous les titres et instruments financiers |
Plafond | 150.000€ | Aucun |
Cumulable | NON | OUI |
Transmission | NON | OUI |
Fiscalité | Exonéré d’impôt sur le revenu après 5 ans Soumis aux prélèvements sociaux | Soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux |
Garantie | Garantie des titres à hauteur de 70.000€ Garantie des dépôts à hauteur de 100.000€ pour les espèces associés | Garantie des titres à hauteur de 70.000€ Garantie des dépôts à hauteur de 100.000€ pour les espèces associés |
Disponibilité des fonds | Les retraits avant 5 ans entraînent la clôture du PEA et la perte de l’avantage fiscal | Les retraits peuvent être faits à tout moment |
Zone géographique | Europe | Toutes les zones géographiques |