
8 Portefeuilles indiciels
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- Il existe une infinité de façons de se composer un portefeuille monde. De nombreuses décisions reposent sur des préférences personnelles, mais laisses-nous te présenter 8 possibilités.
- Construire un portefeuille monde est très simple, un seul indice international comme le FTSE All-World peut suffire.
- En plus des indices d’actions de pays développés et émergents, il est possible de diversifier son portefeuille avec des matières premières ou de l’immobilier (ou les deux). Il en va de même pour les déséquilibres régionaux puisque tu peux contrer la dominance américaine avec un indice européen.
- Un portefeuille monde peut également inclure des obligations d’État, des fonds de développement durable ou des indices multifactoriels.
Tous ces exemples sont uniquement destinés à l’illustration et ne constituent pas une recommandation d’investissement. Tu peux t’en inspirer comme point de départ pour la construction de ton propre portefeuille. Pour plus d’exemples, tu peux consulter cet article où nous avons construit les portefeuilles types suivants avec de vrais ETFs.
Tu peux passer par des courtiers en bourse pour développer ton portefeuille d’ETF. Pour comparer les offres que propose les courtiers qui sont en place sur le marché, consulte notre comparatif pour mettre en place ta stratégie.
Portefeuille 1 : Le Grand classique
Le premier portefeuille monde que nous te présentons à titre d’exemple est un classique absolu. Il se compose de deux indices qui répliquent des valeurs de pays industrialisés et émergents : le MSCI World et le MSCI Emerging Markets (EM). Le rapport généralement appliqué entre ces deux fonds est de 70% pour le World et de 30% pour le EM. Il est toutefois possible de modifier ce rapport en fonction de tes propres préférences. Pour constituer ce portefeuille, il va te falloir un ETF World et un ETF pays émergents.
Ce portefeuille se caractérise par le fait qu’il investit d’une manière extrêmement simple dans des actions diversifiées du monde entier. Hormis un éventuel rééquilibrage annuel, il n’y a rien d’autre à faire. C’est un avantage considérable pour une approche passive. Certains investisseurs trouvent problématique le poids important que représentent les entreprises américaines, qui résulte de la pondération par capitalisation du MSCI World. Mais pas de craintes, comme d’habitude, nous sommes là pour t’expliquer comment gérer cela. Tu trouves une solution possible dans le portefeuille 5.

Portefeuille 2 : Vert et propre
Ces dernières années, le souhait d’investir dans des entreprises (ou des secteurs) écologiques, durables et éthiques a fortement augmenté. Il existe désormais quelques critères clairs à partir desquels on peut évaluer l’impact climatique et environnemental des investissements. Il s’agit notamment des deux labels ESG (Environmental, Social, and Governance) et SRI (Socially Responsible Investing). Investir dans des produits financiers qui portent ces labels signifie par exemple éviter les entreprises à l’origine de produits addictifs ou des secteurs comme l’extraction de ressources non renouvelables ou de l’armement. Les indices classiques de MSCI vus précédemment existent également en version ESG. 44
Cela pose le problème de la délimitation entre ce qui est durable et ce qui ne l’est pas : plus les critères sont stricts, moins l’investissement est diversifié – et au final, la majorité des investisseurs cherchent avant tout des rendements positifs. C’est pourquoi les indices basés sur les critères ESG ou SRI sont une bonne possibilité de suivre ses propres préférences en matière de durabilité tout en investissant de manière diversifiée dans le monde entier. Il n’y a pas de “meilleur” ou de “moins bon” placement, cela repose surtout sur les préférences de chacun.

Portefeuille 3 : Le Tout-en-un
Même si le portefeuille monde classique avec MSCI World et Emerging Markets est déjà (très) simple, il est possible de faire encore plus facile : avec un seul indice qui contient les deux. Un tel portefeuille monde repose sur des valeurs de pays industrialisés et émergents dont la pondération est déjà définie, de sorte qu’il n’est même plus nécessaire de procéder à un rééquilibrage.
Deux indices se prêtent particulièrement bien à cet effet : le MSCI All Country World Index (ACWI) ou le FTSE All-World. Si tu souhaites connaître les différences entre ces deux fournisseurs, c’est que tu n’as pas bien lu notre dernier article que tu peux trouver ici.

Portefeuille 4: Le Sophistiqué
L’investissement factoriel (factor investing) filtre les valeurs selon certains critères (“facteurs”) qui peuvent entraîner un succès d’investissement passif à long terme. Il s’agit par exemple d’investissements dans des sociétés Small-Caps ou des actions “value” (grandes entreprises bien établies qui se retrouvent sous-évaluées). L’intégration de ces facteurs dans des indices diversifiés à l’échelle mondiale a pour objectif de minimiser le risque et de maximiser le rendement. L’investissement factoriel consiste donc à combiner judicieusement plusieurs facteurs, car ils peuvent se chevaucher (par exemple les facteurs “actions value” et “actions small-caps” peuvent s’annuler mutuellement).
Pour constituer un tel portefeuille factoriel mondial, le plus important est de trouver des indices appropriés. Dans notre exemple, nous prenons un Equity Factor Index World Net TR de Goldman Sachs, que nous pondérons à 70%, et l’Emerging Markets Equity Index de LibertyQ, que nous pondérons donc à 30%.

Portefeuille 5: L’Europhile
Nous avons déjà attiré l’attention sur le fait que, dans le portefeuille 1 par exemple (mais aussi dans tous les autres mentionnés), les États-Unis ont un poids important en raison de leur capitalisation boursière élevée par rapport à leur produit intérieur brut. Cela peut être un avantage, car les entreprises américaines ont bien performé par le passé, mais cela peut aussi évoluer en sens inverse à l’avenir.
Une possibilité pour rééquilibrer cela est de se concentrer un peu plus sur l’économie européenne en ajoutant un indice européen. Le STOXX Europe 600, qui intègre les valeurs de grandes, moyennes et petites capitalisations européennes, convient bien à cet effet. Bien entendu, cette mesure modifie également le rapport des autres indices. Dans cet exemple de portefeuille, nous pondérons le MSCI World avec 50%, le MSCI Emerging Markets avec 30% et le STOXX Europe 600 avec 20%.

Portefeuille 6 : Intégrer de l’immobilier et des matières premières
De nombreux investisseurs souhaitent ajouter des matières premières ou des investissements immobiliers à leur portefeuille : le portefeuille 6 permet de faire exactement cela. Mais tu peux aussi n’ajouter que l’un ou l’autre, selon tes préférences.
Les REIT (Real Estate Investment Trusts – SIIC en français) sont un bon choix pour l’ajout de valeurs immobilières, ils correspondent à des sociétés foncières cotées . Le FTSE EPRA/NAREIT est quant à lui un indice qui regroupe des valeurs foncières à l’échelle mondiale. Pour les matières premières il existe également des indices . Dans notre exemple de portefeuille, nous ajoutons les deux en leur répartissant chacun 5% de la valeur totale. Les 90% restants sont ensuite investis dans des indices mondiaux d’actions classiques, ce qui peut s’appliquer à tous les portefeuilles précédents.

Portefeuille 7: Dividendes-Power
Les indices de dividendes offrent une bonne opportunité de générer régulièrement des distributions plus élevées que ce ne serait le cas avec des ETFs classiques. En effet, l’accent dans les ETFs dividendes est mis sur des actions qui distribuent depuis longtemps des dividendes élevés.
Le portefeuille présenté ici est composé à 70% de pays développés et à 30% de marchés émergents. La part des pays industrialisés est couverte par un indice S&P Global Dividend Aristocrats Quality Income, tandis que la part des marchés émergents est couverte par l’indice S&P Emerging Markets High Yield Dividend Aristocrats.
Finalement il s’agit à nouveau d’une question de préférences car le rendement global ne diffère pas de celui d’un portefeuille sans focus sur les dividendes. Une solution à indice unique est d’ailleurs à nouveau possible, par exemple avec un indice FTSE All-World High Dividend Yield.

Portefeuille 8: Focus sur les obligations
Le portefeuille suivant mise sur des obligations d’État du monde entier. Celles-ci sont combinées avec un MSCI ACWI, permettant ainsi de coupler la performance d’un portefeuille actions mondialement diversifié à une sécurité élevée procurée par les obligations d’État. Le rapport entre les deux classes d’actifs est de 90% (obligations d’État) et 10% (actions dans le MSCI ACWI). Un indice obligataire possible serait le “Bloomberg Barclays Global Aggregate Float Adjusted and Scaled Index” (Bloomberg Global Aggregate Bond). La plus grande part des obligations d’État est représentée par les États-Unis (37 %), le Japon (14 %) et la Chine (7 %).
